Des tourets de cable plus vrais que nature

Le commerce propose des tourets de câble (je suis d’ailleurs parti de tels accessoires) mais j’ai souhaité en réaliser par moi-même. C’est un excellent exercice pour apprendre à maitriser le travail de la carte plastique que je vous ai déjà montré. Pas de difficulté majeure pour ce petit travail qui est plaisant à fabriquer. Ces tourets peuvent servir d’objets de décor dans plusieurs situations : le long des routes ou des voies ferrées ou pour garnir des wagons plats, sur un chantier électrique, etc.

Niveau de difficulté : débutant

Matériel nécessaire : styrène de récupération (carte de fidélité) ou feuille de styrène, tubes usagés de baume à lèvres ou profilés plastiques en styrène, peintures pour maquettes, colle à maquette, pastels secs

Matériel optionnel : petites billes de cartouches filtrantes

Outillage nécessaire : cutter monté sur compas (recommandé), cutter, petite scie à main, limes aiguilles, papier de verre fin, pinceaux

Première étape : réaliser le cœur du touret

J’ai utilisé une partie de tube intérieur d’un bâton de baume à lèvres usagés (le capuchon extérieur ayant été utilisé par ailleurs pour un autre projet). Une rapide vérification avec un touret du commerce montre que ce diamètre intérieur est tout à fait adapté à notre projet.

Les premières opérations consistent à simuler les planches sur la partie du tube que nous allons utiliser. Ce n’est pas si facile que cela car le tube est rond et donc malaisé à tenir. Il faut appuyer le revers de la lame du cutter sur un réglet (ci-dessous) et avec un peu de patience, on y arrive. Une fois le tube suffisamment marqué, vous pouvez renforcer la gravure en insistant avec le cutter (ci-contre).

Une fois la gravure des planches obtenue, il vous reste à simuler la texture du bois en effectuant des stries plus légères avec votre cutter comme je vous l’avais déjà indiqué ici ou ici. Bien entendu, si vous souhaitez installer du câble, ces opérations sont inutiles.

Il ne vous reste plus qu’à procéder au débit des sections par sciage. C’est un peu long et fastidieux. Progressez doucement pour vous assurer d’un sciage bien net et bien plan. J’ai pu faire deux sections avec le tube dont je disposais.

Sciage progressif central.

Procédez à un ponçage minutieux sur une surface plane.

Ce travail de ponçage est un peu long mais permet de bien récupérer les éventuelles imperfections dues au sciage. Il est important que la section du tube soit bien plane pour un bon collage des flancs.

Si tout s’est bien passé, vous devriez obtenir deux sections de tubes comme ci-contre. Comme vous le constatez, elles nécessitent encore un peu de ponçage et d’ébavurage pour pouvoir être collées. N’hésitez pas à ce stade à forcer les nervures du bois si vous souhaitez un aspect particulièrement vieilli. C’est toujours plus facile à faire tant que l’ensemble des pièces n’est pas assemblé. Je vous conseille de varier les usures, c’est le plus réaliste !

Cet article se base quasi exclusivement sur du matériel de récupération comme dans d’autres articles ici ou ici. Je vous ai présenté une seule solution, ne disposant pas de tubes de récupération de diamètre différent. Je pense par exemple que des tubes de granules homéopathiques peuvent tout à fait servir à ce genre de petit projet. Car dans la réalité, ces tourets sont variés et de différents diamètres.

Pour ceux qui disposent de tubes  profilés en styrène, c’est bien entendu un matériau que vous pouvez utiliser. Cela reviendra un peu plus cher mais il sera plus facile à couper. En revanche, que vous utilisiez des tubes de récupération ou des profilés en styrène, le résultat sera exactement le même et je vais vous le démontrer !

Deuxième étape : réaliser les flancs du touret

Pour réaliser les flancs de ces tourets, nous allons utiliser des cartes de fidélité comme je vous l’avais déjà suggéré ici. C’est un matériau gratuit et il s’agit de styrène qui se colle aisément avec de la colle à maquettes. Il se travaille donc de la même façon que les feuilles de styrène vendues pour le modélisme. Prenez garde au préalable d’enlever le film plastique qui recouvre certaines car ce film en revanche se colle très mal.

Nous allons aussi utiliser un cutter compas comme je vous l’avais déjà montré ici

Voilà le cutter avec lequel le styrène va être coupé. De conception assez simple, la pointe du compas est montée sur une pièce mobile qui permet d’ajuster le rayon de coupe. C’est néanmoins un outil très fiable et qui réalise des coupes nettes.

Le cutter compas coupe facilement le styrène. Entamez le des deux côtés pour vous assurer une coupe nette.

La carte a été préalablement striée pour imiter les planches de bois.

Une fois vos flancs débités, procédez à un ponçage soigneux des côtés et de la tranche aux fins d’éliminer toute trace de bavure. Le ponçage de la tranche est important car nous allons venir y coller un petit profilé autour pour simuler la partie métallique entourant les flans, c’est à mon sens essentiel pour améliorer le réalisme de cette réalisation. Vous pouvez aussi à ce stade abîmer plus ou moins vos planches, certains tourets pouvant apparaître particulièrement usés. L’observation de tourets en situation réelle peut vous aider. 

Pour améliorer encore le réalisme, j’ai procédé à trois opérations supplémentaires. 

J’ai repéré 8 emplacements de boulonnage avec le cutter compas que j’ai légèrement percé en surface.

Il ne vous reste plus ensuite qu’à assembler le tout et votre touret est prêt pour passer à l’étape de décoration.

Dernière opération de détaillage néanmoins, la pose d’un bandeau de styrène sur la tranche de chaque flanc pour simuler le bandeau de protection métallique des tourets réels. J’ai utilisé un profilé de 0.25 mm par 0.75 mm que j’avais en stock mais vous pouvez très bien débiter un tel profilé dans une feuille de styrène fine.

Certains tourets présentent un renforcement carré en leur centre (cf. photos plus bas) que j’ai obtenu avec une petite lime aiguille de section carrée. L’observation de photos réelles est toujours utile pour reproduire ce genre  de détail.

Pour simuler les boulons, j’ai une nouvelle fois utilisé des micro billes contenues dans des cartouches filtrantes comme ici. C’est bien entendu un détail très fin et pas tout à fait exact puisqu’il faudrait une tête hexagonale. Je m’en contente et une fois patinés, ces boulons sont de mon point de vue suffisamment réalistes. Il suffit de déposer une micro goutte de colle cyanoacrylate dans chaque trou et de coller une à une chaque bille. Travail très précis dont je comprends qu’il puisse rebuter certains. 

Troisième étape : détails, peinture et patine

Voilà deux photos de tourets réels pour vous donner quelques points de repères. Force est de constater que leur aspect est plutôt varié.

La décoration reprend les étapes déjà expliquées ici. Pour rappel, une première couche d’un mélange de peinture beige et gris clair est passée en guise de fond. De petites touches de peinture plus foncées sont ensuite déposées de-ci de-là par dry-brush (prélèvement d’une toute petite quantité de peinture avec un pinceau, ensuite essuyé pour ne poser que d’infimes traces) et noyées ensemble avant séchage par passages de lavis (peintures très diluées). Enfin, il est possible de passer un peu de poudre de pastel sec pour augmenter encore la patine. Faites un peu comme bon vous semble et essayez plusieurs couleurs et dosages. De toutes façons, ces tourets sont rarement uniformes. Je vous suggère aussi de passer une pointe de couleur métal et/ou rouille sur les tranches et sur les boulons dont vous pouvez accentuer l’effet en rajoutant des coulures. Quelques photos ci-dessous décrivant ce processus.

Dry-brush (un peu forcé) de différents couleurs.

Passage d’un lavis de couleur noire.

Passage de couches de peintures plutôt claires.

Passage d’un lavis de couleur terre d’ombre brûlée.

Pour terminer, il faut traiter les parties métalliques avec de la peinture prévue à cet effet, plus ou moins argentée (ou à l’aide d’une mine de graphite) ou rouillée selon le degré de vieillissement que vous souhaitez mettre en avant. Vous pouvez même rajouter quelques coulures de rouille pour un touret qui aurait été oublié !

À gauche, un touret fabriqué tel qu’indiqué dans cet article, au centre un touret du commerce (je crois qu’une offre issue de la découpe laser existe aussi) et à droite un touret fabriqué à l’aide de feuilles et profilés en styrène du commerce. Cette photo montre à la fois l’intérêt de procéder à des finitions diversifiées et le réalisme de réalisations personnelles.

Eléments de conclusion

Voilà une nouvelle réalisation pleine de charme pour pas un sou ! Comme je vous le signale souvent, vous essuierez un peu les plâtres pour votre première réalisation et vous gagnerez en productivité avec les suivantes. Ces tourets sont très fréquents dans nos environnements anciens ou plus récents (mise en place de réseaux de fibres optiques par exemple). Pour plus de réalisme, je vous invite à chercher les diamètres les plus fréquents. Ils peuvent permettre d’animer une scène à moindre frais. Il y en a de toutes les tailles et de toutes les finitions, ce qui permet d’éviter la monotonie lorsque l’on souhaite en faire plusieurs. Alors à vos outils et bon modélisme !

Merci de votre lecture, laissez un commentaire si le cœur vous en dit et à bientôt.

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