Améliorer les toitures de nos maquettes

Dans la veine d’autres articles publiés sur la thématique des environnements urbains ici ou ici, je vous propose aujourd’hui un article spécifique sur l’amélioration des toitures. Elles requièrent de mon point de vue à peu près le même niveau de réalisme, de patine et de détaillage qu’une façade ou un trottoir. Selon la hauteur de votre décor, il est assez probable qu’il s’agira d’un des éléments les plus visibles. Autant prendre un soin particulier à leur réalisation. Divers travaux en cours ou finalisés vont servir de support à cet article et vous pourrez prendre ce que bon vous semble.

Niveau de difficulté : débutant à initié

Matériel nécessaire : toits de maquette, feuilles de toiture du commerce, carte plastique (styrène), peintures pour maquettes, peintures acryliques, pastels secs

Matériel optionnel : Canson 160g (pour la découpe laser)

Outillage nécessaire : cutter, pinceaux

Une enfilade d’immeubles gagne à présenter une variété de toitures : tuiles, ardoises, zinc. Tous les cas se retrouvent dans la réalité et une même toiture peut présenter du zinc sur un pan et des ardoises sur un autre. Ici, nous présentons à la fois des toitures issues de kits du commerce et des toitures fabriquées par différents moyens : carte plastique et papier Canson 160g.

L'apport de la documentation

Cherchez dans les sites de vente d’occasion, dans les brocantes et les vide-greniers. On y trouve des trésors, pour quelques euros à peine. Même si parfois la jaquette est manquante !

À moins d’habiter dans un étage élevé, difficile de s’inspirer de situations de toitures réelles. Au fil de mes recherches, j’ai fini par trouver ces deux livres dont les nombreuses photos constituent des sources d’inspiration constantes.

Un exemple de toiture du commerce

Voilà le type de toiture que je vous propose de retravailler. La représentation du zinc, des sorties de cheminées, des cheneaux est grossière. En revanche, la forme générale avec les différentes inclinaisons de toits est intéressante et nous pouvons conserver cette structure. Nous allons seulement retravailler la toiture, le traitement des cheminées fera l’objet d’un article ultérieur.

Première étape : enlever ce qui ne convient pas !

Il suffit de donner un coup de cutter en suivant la base du toit pour les enlever.

Une fois le plastique suffisamment entamé, une simple pliure viendra à bout de ce cheneau vraiment grossier. Comme vous pouvez le constater, il s’agit une fois encore d’une toiture issue d’une récupération  sur un vieil immeuble acheté dans un vide-grenier ou dans une brocante pour quelques euros. Il ne faut pas dépenser plus (quoique chacun fait bien ce qu’il veut !)

Sur cette toiture d’immeuble conçue et produite il y a plusieurs décennies par notre fabricant national, les cheneaux apparaissent notablement surdimensionnés. 

Deuxième étape : reconstruction de la toiture

Vous pouvez apercevoir la carte plastique collée sur la partie supérieure du toit. J’ai choisi de faire varier l’angle de la pente (dans la réalité, ces toits montrent des variations) en collant là aussi de petits morceaux de carte plastique. Le mieux est de tailler un premier rectangle que vous partagez en deux dans la diagonale. Vous aurez ainsi deux triangles identiques !

D’autres produits existent, imitant mieux les toits en ardoise dont celui ci-contre. Le feuille de décor est autocollante et se met facilement en place.

Ces ardoises ont été obtenues en gravant et coupant du papier Canson 160 g à l’aide d’une découpeuse laser. Les bandes d’ardoises ont été collées en les décalant et en les superposant comme dans la réalité. Il s’est avéré que ce travail était beaucoup plus rapide que ce qu’il semblait de prime abord. 

J’ai fait le choix de reconstituer totalement la toiture en m’appuyant sur la structure existante. Pour cela, il suffit de coller de la carte plastique de 0.3 ou 0.5 mm par dessus. J’ai mis des petites chutes de carte plastique en guise de renfort avant le collage de ces cartes plastiques ; c’est notamment nécessaire si vous utilisez de la carte plastique fine de 0.3 mm.

Voilà un exemple plus avancé avec les cartes plastiques (une est superposée sur la première) collées en place. Jai rajouté des petites bandelettes de profilés styrène pour simuler les joints. Vous pouvez comparer avec le toit d’origine : c’est beaucoup plus fin et beaucoup plus réaliste. Pour la partie basse, j’ai ici pris de la carte plastique du commerce imitant de l’ardoise mais il s’agit d’une forme de toiture que l’on trouve outre Rhin (dans l’Est de la France probablement aussi) et elle n’est pas très adaptée pour d’autres régions.

Voilà plusieurs toitures en cours d’élaboration. On peut apercevoir la différence entre les deux types d’ardoises et même si c’est imperceptible sur cette photo les angles des pentes sont légèrement différents à chaque fois. 

C’est une solution dont l’aspect final est particulièrement proche de la réalité. Les bandes d’ardoises assemblées ont ensuite été à leur tour collées sur du carton qui a été mis en place sur la toiture. Comme vous pouvez le constater, le panachage du zinc et de l’ardoise permet de rompre la monotonie de la toiture d’origine et surtout apporte du réalisme à l’ensemble. Il reste à installer les cheminées et les chien-assis sur ce projet.

Troisième étape : les raccords de zinguerie

On peut apercevoir sur cette photo  les nombreux éléments de zinguerie installés pour assurer l’étanchéité à la base des cheminées, autour des chiens-assis, etc. (il s’agit de toitures lyonnaises et si jamais vous visitez Lyon, je vous invite à descendre de la Croix-Rousse à pied. Les vues sont magnifiques). Sans aller jusqu’à reproduire l’intégralité de ces éléments, en évoquer quelques-uns donnera beaucoup de réalisme à vos toitures (le traitement des cheminées fera l’objet d’un article spécifique). J’espère que je vais vous convaincre de réaliser ces travaux.

Si vous êtes très courageux, vous pouvez donner encore davantage de relief à vos toitures en reprenant quelques couleurs de tuiles. Il faudra réaliser une patine pour lier le tout.

Celles-ci sont collées autour des cheminées.

Nous allons utiliser cet autre type d’immeuble pour illustrer le travail de zinguerie à faire sur les toitures. Ce toit évoque des ardoises mais la couleur est bien éloignée du gris bleu des ardoises. Il faudra donc dans un premier temps procéder à une mise en peinture dans la couleur adaptée.

Vous gagnerez à repeindre les tuiles d’une couleur plus appropriée. Il est judicieux de choisir une couleur un peu plus claire que la couleur finale souhaitée, des lavis successifs viendront donner une patine plus réaliste à cette toiture.

Pour simuler le zinc, vous pouvez découper de fines bandelettes de papier aluminium.

Voilà ce que cela donne avant peinture. Le papier aluminium est en effet un peu trop brillant pour simuler l’aspect du zinc. Il suffira de passer une couche de peinture mate grise . Comme vous pouvez le constater, les sorties de cheminées ont été complétées pour celles manquantes et retravaillées pour certaines mais cela fera l’objet d’un prochain article sur les cheminées.

Eléments de conclusion

Les toitures peuvent être plus ou moins variées selon les régions et il importe de bien s’accorder aux spécificités locales si votre projet concerne un endroit particulier. Cet article traite davantage des toitures d’immeubles, notamment en ville, où l’on peut trouver ardoises, tuiles et zinc mélangés. Cette situation offre une palette de possibilités qui donnera de la variété à vos toitures. Sur une enfilade de plusieurs immeubles, cette variété apportera une touche de réalisme supplémentaire. Plusieurs solutions sont possibles, allant de l’emploi de matériaux prêts à l’emploi à des réalisations plus personnelles, utilisant du papier Canson pour fabriquer des rangées d’ardoises. Aucune solution n’est à rejeter a priori et son choix dépendra de votre temps disponible, de votre budget et de la situation de votre immeuble sur votre projet. Il est possible de détailler plus avant les toitures et nous y reviendrons avec des articles sur la réalisation de cheminées réalistes par exemple.

Merci de votre lecture, laissez moi un commentaire si le cœur vous en dit et à bientôt !

Cet article a 6 commentaires

  1. BALL Jean Claude

    Bonjour,
    Très bien ce que vous faites et les bon conseils que vous apportez .
    Pour ma part mon circuit est presque terminé ( c’est mon troisième ) et mes toitures par ex. sont toutes en tuile et des maquettes du commerce et lorsqu’elle n’avaient pas de toit , je les fabriquais avec les alvéoles de cartons d’emballage .
    Tout ça pour vous dire que ce que vous faites est très bien et que peut-être vous contribuerez à ramener des jeunes vers notre passion . Malheureusement les jeunes ne s’intéressent plus à ce genre de passion qu’ils trouvent ringard .
    Tant pi pour eux , en tous cas , nous , elle nous tient.
    Très cordialement et heureux d’avoir fait votre connaissance.
    Jean Claude BALL

    1. Rédacteur du Blog

      Bonjour Jean Claude,

      Merci de votre visite et de cet aimable commentaire.
      Je pense avoir déjà évoqué au sein de notre communauté cette question du plus ou moins grand intérêt des jeunes générations pour le modélisme ferroviaire. Puisque vous y revenez, je vais à nouveau formuler quelques arguments de mon point de vue.
      Je pense que si l’appétence des jeunes pour le modélisme ferroviaire est bien entendu moins grande que par le passé, elle n’est pas nulle. Il suffit d’observer les réseaux sociaux (Instagram, Youtube, etc.) pour constater que beaucoup de jeunes communiquent via ces canaux leurs réalisations souvent très talentueuses. J’observe aussi que beaucoup de jeunes s’intéressent au monde des figurines – certes ce n’est pas un loisir technique – mais les modélistes ferroviaires seraient fondés à se poser la question de savoir pourquoi ceux-là font des figurines et pas « du petit train »… Certains clubs ont compris ces évolutions et ont pris le virage des réseaux sociaux. Je suis convaincu que pour accrocher les jeunes à ce loisir, il faut passer par ces nouveaux canaux. Je pense enfin que les évolutions technologiques en cours (impression 3D, découpe laser, CNC demain, etc.) vont modifier en profondeur la pratique de notre loisir et qu’elles constituent une formidable opportunité pour intéresser les jeunes générations.
      Je vous remercie à nouveau pour vos commentaires chaleureux.
      Vous êtes le bienvenu dans cette communauté.
      Salutations cordiales

  2. christophe

    bonjour,
    tout d’bord felicitation pour tous ce que vous faites car vraiment c est sublime, moi qui debute dans le modelisme cela va mettre tres utiles .
    je vais suivre vos conseils et modifié quelques un de mes toits.
    bon dimanche à vous
    christophe

    1. Bonjour Christophe,
      Merci pour votre visite et pour vos commentaires particulièrement chaleureux, même si le terme de sublime est un peu exagéré (l’adagio du quintette pour deux violoncelles de Schubert par exemple est sublime). Débutant ou plus expérimenté, peu importe, dès lors que l’on prend du plaisir à faire du modélisme. Si quelques unes de mes propositions vous séduisent, alors l’objectif de ce blog sera atteint ! N’hésitez pas à m’adresser une photo de vos travaux.
      Salutations cordiales

  3. Thierry

    Bonjour,
    je viens de survoler quelques articles de votre blog et je le trouve passionnant.
    je ne suis pas spécialement à la recherche du perfectionnisme pour mon réseau mais après quelques lectures vous m’avez déjà donné quelques idées pour améliorer son visuel.
    je parle de mon réseau mais il n’est pour l’instant que théorique car approchant de la retraite je me suis lancé dans une collecte de matériels roulants et de décor pour reprendre celui que j’avais créé dans ma jeunesse et que j’ai abandonné dans un grenier au moment de rentrer dans le tourbillon de la vie active.
    n’ayant pour l’instant pas la place nécessaire pour le réaliser, je chine sur le net pour rassembler telle une petite fourmi tout ce qu’il me semble utile pour le réaliser correctement. actuellement je prépare mon matériel roulant en l’équipant d’aménagements intérieurs, d’éclairage, de voyageurs et en l’adaptant quelque fois à mon système Märklin voie M analogique choisi par mes parents pour le Noël de mes 8 ans dont je possède toujours la locomotive en parfait état de marche…
    pour les éléments de décoration je préfère attendre d’être bien installé pour commencer leur montage, en pièces détachées ils prennent moins de place et risquent moins la casse.
    Vos précieux conseils seront d’un grand recours le moment venu.
    Bien cordialement,
    Thierry

    1. Bonjour Thierry

      Merci de votre visite et de vos aimables commentaires.

      Le matériel Märklin est effectivement réputé pour sa grande robustesse.

      Chacun est libre de mener ses projets de modélisme ferroviaire comme il le souhaite. Sans chercher la perfection, qui est de toute façon théorique (cf. cet article sur les compteurs de rivets), tenter d’améliorer et de détailler son matériel et ses décors est déjà une démarche de modéliste ferroviaire.

      La place… Eternel problème des modélistes ferroviaires. Vous pouvez franchir une étape en essayant de construire des petits dioramas, par exemple sur la base de formats A4, qui viendront s’insérer plus tard dans votre décor. C’est une bonne façon de s’exercer aux travaux de décoration lorsque l’on manque de place.

      Mais bien entendu, il manque le plaisir de voir les trains tourner…

      Au plaisir de vous lire à nouveau.

      Vous êtes le bienvenu dans cette communauté.

      Salutations cordiales

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