Dans ce nouvel article, je vais vous décrire la réalisation de traverses ferroviaires que l’on peut trouver le long des voies ou dans des enceintes ferroviaires. Les moyens utilisés vont faire appel à des méthodes déjà présentées dans d’autres articles : utilisation de profilés plastiques en styrène, utilisation d’un massicot, techniques de vieillissement et de décoration du styrène pour lui donner l’aspect du bois.
L’intérêt de cet article consiste à proposer une réalisation qui ne requiert que peu de temps et d’espace : facile à mettre en œuvre quand on ne dispose que d’une heure ou deux et d’un petit coin de table.
Niveau de difficulté : débutant
Matériel nécessaire : profilés plastiques en styrène, colle et peintures pour maquettes, pastels secs
Matériel optionnel : aucun
Outillage nécessaire : massicot (recommandé), cutter, réglet, pinceaux, papier abrasif
Pour ceux qui auraient des bouts de rails disponibles, il est bien entendu plus facile et rapide d’en prélever les traverses ; les méthodes de vieillissement et de décoration décrites restent valides. Méthodes qui seront aussi utiles pour patiner les traverses de la voie.
Vous savez aussi que je milite autant que peut se faire pour du recyclage à outrance ! Pour ceux qui n’auraient pas de vieux rails ou des profilés disponibles, le recours au styrène de récupération est toujours possible (cartes de fidélité notamment). Il faudra alors coller plusieurs cartes pour atteindre la bonne épaisseur et les découper aux bonnes dimensions.
Cela fera du travail supplémentaire d’autant plus qu’il faudra mastiquer la tranche des profilés obtenus pour faire disparaître la trace des cartes superposées. C’est néanmoins tout à fait réalisable et le coût d’un pochette de profilés aux bonnes dimensions sera à considérer pour le choix final.
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TogglePremière étape : débiter vos profilés à la bonne longueur
Il suffit pour cela de prendre les dimensions d’une traverse sur un de vos rails. Les miennes mesurent 29.5 mm de longueur, 3.15 mm de largeur et 1.8 mm. Je suppose que cela peut varier un peu selon les fabricants mais la différence ne doit pas être très importante. J’ai sélectionné une dimension de profilés la plus proche de ces mesures soit 3.2 mm par 2 mm. L’épaisseur est un peu trop grande mais une patine réaliste permettra de gommer cet écueil.
Pour le débit, c’est très facile si vous disposez d’un massicot (un autre exemple ici) : on règle la longueur à 29.5 mm et on coupe ! C’est aussi tout à fait réalisable avec un cutter même si les coupes seront moins nettes et moins régulières.
Au risque de me répéter, ce petit massicot est certainement l’outil dont je me sers le plus. Simple, mais fiable et robuste, celui-ci est de fabrication américaine. Il tient toujours le choc après plusieurs années d’utilisation. Il y a probablement d’autres fabricants de tels outils et un bricoleur avisé saura probablement en construire un : il ne s’agit pas de mécanique particulièrement sophistiquée !
Deuxième étape : façonner le profil de vos traverses
Plusieurs opérations sont nécessaires pour restituer l’usure et le vieillissement du bois. Tout d’abord, il est recommandé de casser les bords : les traverses sont loin d’avoir un profil parfaitement rectangulaire !
Et pour simuler le veinage du bois, vous pouvez rayer en profondeur à plusieurs reprise le styrène avec la pointe d’un cutter.
Il est aussi important d’entailler le bout de vos traverses qui lui aussi subit les affres des intempéries. Pas besoin d’être régulier, bien au contraire ! La variété sera gage de réalisme. Et pas besoin non plus de gestes mesurés, vous pouvez vous en donner à cœur joie !
Voilà quelques jolies traverses parfaitement taillés et entaillées qu’il ne vous reste plus qu’à décorer.
Troisième étape : décoration et derniers détails
Je ne vais pas m’étendre outre mesure sur la décoration et la patine. J’ai longuement présenté cette étape dans cet autre article. Ci-contre quelques photos du processus
Pour rappel, je commence par un fond de peinture entre le beige et le gris clair que je passe sur l’ensemble de la surface. J’applique par la suite quelques touches au hasard de peinture plus foncée (kaki, terre de sienne, terre d’ombre brulée, etc.) que je lie avec des lavis successifs de gris, de terre d’ombre, de noir.
Vous pouvez passer pour finir un peu de poussières de pastels secs pour améliorer encore la patine. Il n’y a pas de règles définitivement établies : l’important est que cela soit réaliste et à votre goût. Oui : votre goût compte !
J’ai omis de prendre des photos mais selon le niveau de détail que vous souhaitez et l’emplacement de ces traverses sur votre réseau, il peut être opportun de suggérer les traces des tirefonds (perçage léger, un peu trop grossier sur mes réalisations et les traces de perçage ne sont pas très bien placées) et des rails (traces de peinture métallisée). C’est ce que j’ai fait et c’est visible sur la photo. Il me semble que cela ajoute une touche de réalisme !
Vous pouvez aussi noter sur la photo que les traverses de voie ont été elles aussi patinées avec différents lavis de gris.
Quelques éléments de conclusion
Article court pour une réalisation relativement simple. Mais en phase avec la tendance des dioramas et des modules qui supplantent quelque peu les grands réseaux que les plus anciens d’entre nous ont pu connaitre. Moins d’espace, moins de moyens pour acheter du matériel qui coûte de plus en plus cher, moins de temps probablement aussi, l’alternative peut consister à davantage travailler les détails, les micro scènes, la patine, le réalisme. Small is beautiful !
Et on peut en travailler des détails…
Merci de votre lecture, laissez moi un commentaire si le cœur vous en dit et à bientôt.
Bonjour F,
Encore un bel article, toujours dans le détail. J’ai beaucoup de vieux rails cassés, trouvés dans des lots sur LBC ou Vide-greniers, sur lesquels je peux récupérer les traverses, cela me semble plus simple, pour le moment. Je n’en suis pas encore rendu au niveau du décor, je suis toujours dans la confection d’un petit T.C.O. avec cantons, sur mon extension de réseau.
Très Amicalement
Hervé B du 49
Bonsoir Hervé
Merci pour votre gentil commentaire. Oui, bien évidemment, inutile de s’embêter avec des profilés plastiques si l’on a des coupons de rails disponibles. En revanche, les conseils sur le travail de patine restent utiles.
A bientôt
le problème avec les vieux rails c’est que le métal est pourri : c’est le plus souvent de l’acier oxydable. Et tu pourra difficilement mixer les traverses avec les fils de rails modernes car les attache n’ont pas la même géométrie.
Boudu! Que de détail!
Je m’étonne toujours des gens qui trouvent que c’est beaucoup de « travail »!
Travail? Mais pas du tout! C’est un de mes passe-temps préféré!
Merci pour cette remise sur les rails. Il ne s’agit pas de jeter sommairement des traverses sur le bord du ballast sans les « arranger » un peu. Un vrai façonnage d’artiste.
Bonjour Bernard,
Merci de cette nouvelle visite et de ce nouveau commentaire.
Cet article avait essentiellement pour objet le travail des profilés plastiques, que a aussi été abordé dans cet article ou encore cet autre. Il est aussi possible d’obtenir ce genre de résultat avec des bouts de traverses issus de chutes de coupons de rail.
Et bien entendu, chacun est comptable de son temps et peut l’employer comme il le souhaite. L’important est de se faire plaisir…
Au plaisir de vous lire à nouveau
Salutations cordiales