Des bornes à incendie pour agrémenter vos décors au 1/87

Un article aujourd’hui sur la fabrication de bornes à incendie à partir de profilés en plastique (styrène) pour une version et de pièces récupérées sur des briquets pour l’autre. Ces bornes sont présentes partout dans nos villes et nos campagnes. Les travaux se basent sur un modèle existant, qui a toutefois été notablement interprété. Comme souvent, il n’est pas besoin d’une reproduction totalement fidèle pour créer l’illusion : la couleur rouge caractéristique et une patine adéquate suffisent à en donner une allure réaliste.

Niveau de difficulté : débutant

Matériel nécessaire : profilés plastiques en styrène, briquets usagés, peintures pour maquettes, mine de graphite ou crayon à papier, colle cyanolacrylate

Outillage nécessaire : massicot (recommandé) ou cutter, petite lime, pinceaux

Outillage optionnel : drille à main

Les rues gagnent à être détaillées : une borne à incendie et une fontaine à eau par exemple améliorent notablement le réalisme d’un kit du commerce. Et même en gros plan, cette réalisation reste crédible.

Différents exemples de bornes à incendie que l’on peut trouver. Celles-ci sont plutôt anciennes et elles sont plus intéressantes à reproduire. Comme indiqué dans l’introduction, il va plutôt s’agit d’une évocation que d’une reproduction. Les formes sont en effet variées et complexes, difficile de tendre à la perfection.

Il y a souvent un compromis à faire entre le souci de réalisme et les matériaux et moyens disponibles pour y parvenir. S’il existe quantité de formes et de dimensions de profilés plastiques, il n’en existe pas à notre connaissance présentant des cannelures comme présentes sur la borne à incendie à droite. Il faut donc tenter d’évoquer la forme en la simplifiant. Le choix a donc été fait de s’appuyer sur des profilés de forme hexagonale. C’est à chacun d’apprécier le niveau de réalisme qu’il veut atteindre ! 

Dans ce genre de compromis, il importe de mettre l’accent sur d’autres détails – mise en scène, couleurs, patine, etc… – qui vont faire oublier en partie le compromis initial sur la forme. Dans cet exemple,  la patine faisant apparaitre l’usure de la peinture et le métal qui luit à la lumière permet d’atteindre cet objectif.

Ainsi, c’est davantage l’accumulation de nombreux petits détails – même imparfaits – qui vont faire le réalisme d’une scène que la perfection de tel ou tel élément pris isolément.

Une borne à incendie de profil hexagonal

Commençons par celle qui présente peut-être le plus de difficultés ! Rassurez vous, elles sont mineures, surtout si vous avez l’habitude de travailler avec des profilés en styrène. Voilà un croquis de ce qui va être réalisé.

Cette réalisation fait 12 mm de hauteur soit 1 mètre à l’échelle réelle, peut-être un peu trop grande. Nous vons invitons à mesurer une borne à incendie si vous en avez l’occasion. Ceci dit, dans la scène prise en photo, elle ne me semble pas démesurée non plus. C’est l’affaire de 2 ou 3 mm en trop tout au plus.

Voilà les profilés utilisés – avec leurs dimensions – pour le corps et le socle de la borne à incendie.

Ci-dessous, une photo de coupe.

 Pour tendre à une réalisation plus réaliste,chanfreinez une des extrémités comme le montre de façon imparfaite cette photo.

Ne tentez pas de couper votre profilé à la bonne dimension avant de le chanfreiner. Des pièces de cette dimension (10 mm) sont très difficiles à manipuler. 

L’ astuce consiste à chanfreiner d’abord l’extrémité du profilé et à ensuite le couper. Vous verrez, c’est beaucoup plus facile !

Un petit chanfrein léger sur les 6 faces avec une lime et une coupe nette avec un massicot si vous en disposez – dans cet ordre – et cela va tout seul !

Ce massicot est d’un usage facile et rend de nombreux services dès qu’il faut débiter des longueurs de profilés en série ou lorsque l’on a besoin de coupes franches et nettes. D’autres réalisations avec cet outil ici.

Il ne vous reste plus alors qu’à couper les autres petits morceaux de profilés ronds et carrés nécessaires selon le petit schéma proposé. 

Si l’on regarde la photo réelle, les petits profilés ronds nécessitent d’être légèrement limés à une extrémité pour leur donner l’angle leur permettent de pencher vers le bas. Comme je viens de vous l’indiquer, pensez à donner cet angle avant la coupe sans quoi il ne vous sera plus possible de limer.

Une fois les différents éléments préparés, coupés et collés (colle extra fluide), vous obtiendrez une borne à incendie prête à être peinte et patinée. Sur celle-ci, un peu de mastic liquide sera nécessaire pour améliorer la qualité des jointures entre le socle et le corps !

Pour la décoration, aucune difficulté : une peinture rouge fera l’affaire. Si elle est satinée, c’est mieux mais pas indispensable. La touche finale, décisive en matière de réalisme, consiste à passer une mine de graphite (un crayon à papier fait très bien l’affaire) sur les parties saillantes pour simuler l’usure du temps. Cette astuce vous a déjà été présentée ici, lors de mon article sur la réalisation d’une fontaine à eau à partir d’une petite buse récupérée sur un briquet.

Voilà une petite réalisation qui ne dépareillera pas sur votre scène. À présent, le sol en plastique du kit – pourtant patiné – est moins réaliste ! Notez néanmoins que si ces photos en gros plans laissent apparaître de nombreux détails, bons ou moins bons, elles ne correspondent pas à la distance habituelle qui nous permet de contempler ces scènes.

Une borne à incendie de profil rond avec des matériaux de récupération

Une autre proposition avec des matériaux de récupération à partir d’un briquet ! (les pièces récupérées sur des briquets ont décidemment des usages multiples comme ici ou ici).

Si vous démontez soigneusement un briquet, vous trouverez ce genre de pièces.

Les petits joints toriques ci contre font entre 3 et 4 mm de diamètre soit 26 à 35 cm à l’échelle réelle.

Pour cette réalisation, nous allons utiliser principalement la mèche de couleur blanche qui sert à transférer le combustible jusqu’à la buse de sortie de la flamme et les multiples joints que l’on trouve dans un briquet. Ceux utilisés proviennent de briquets différents ; en effet, ils ne sont pas tous identiques selon les marques, ce qui apporte une certaine variété. Ce qui suit est donné à titre indicatif, aucun règle de reproduction n’est imposée et vous pouvez imaginer votre propre réalisation.

Un des bouts présente un diamètre plus important et un chanfrein que je vais utiliser pour simuler le socle de la borne à incendie. 

La mèche a un diamètre approchant les  1.8 mm soit presque 16 cm à l’échelle réelle. C’est probablement un peu mince mais je m’en suis contenté.

Voilà un croquis du projet. 

Et voilà les quelques petites pièces rassemblées. Les petites feuilles métalliques ont été prélevées sur de l’emballage de congélation et mis en forme sur la mèche. Il ne reste plus qu’à les coller en place avec une micro goutte de colle cyanoacrylate.

Et voilà le résultat avant peinture (la photo est un peu floue). Les deux joints superposés sont un peu imposants mais le noir sur le blanc crée un fort contraste et il faut voir le résultat une fois peint.

Et voilà le résultat une fois la peinture appliquée. Pour de la récupération, avouez que ce n’est pas si mal ! 

Il est possible d’encore améliorer cette petite réalisation en allégeant le haut et le bas. 

Deux options différentes. À vous de choisir !

La borne ronde n’est pas encore patinée pour vous permettre de constater la différence avec celle de gauche.

Et une fois légèrement patinée (mais vous pouvez faire autrement) et mise en scène…

Quelques éléments de conclusion

Si vous vous lancez dans ce genre de petits projets, fabriquez plusieurs bornes en série. Le temps perdu sur votre première réalisation sera largement amorti en réalisant les suivantes. Et regardez autour de vous : ces bornes sont présentes partout.

C’est un petit projet peu consommateur en temps et pour une des options, sur la base de matériel de récupération (comment fera-t-on quand le tabac sera définitivement interdit…), donc pour un coût minime. 

Sur cette dernière photo, la fontaine à eau et la borne à incendie sont issues de pièces de briquet. Ces petites réalisations ne sont pas incongrues mais au contraire de nature à améliorer le réalisme de la scène.

Merci de votre lecture et de vos éventuels commentaires et à bientôt.

Cet article a 4 commentaires

  1. Nicolas

    Bel article et très riches d’astuces pour la fabrication des bornes incendie avec peu de moyen et beaucoup de créativité. Il est vrai que nous sommes entourés de nombreux matériaux qui se laissent à loisir se transformer pour incarner un éléments de décor contribuant davantage au réalisme de nos environnements au 1/87ème. Merci beaucoup cheminsdereves !

    1. Rédacteur du Blog

      Bonjour Nicolas,

      Merci de votre visite et de ce commentaire.

      C’est un peu l’angle de ce blog que de tenter de valoriser des matériaux de récupération à chaque fois que cela est possible. J’y ai consacré d’autres articles ici, ici ou encore ici. C’est un peu dans l’air du temps et je pense que ces pratiques de valorisation vont devenir de plus en plus importantes dans notre loisir. J’ai vu passer voilà quelques jours un message sur Instagram d’un membre éminent de la rédaction de Loco Revue particulièrement éloquent. Tout en montrant de nouveaux wagons qu’il avait achetés lors de Savoie Modélisme, il indiquait aussi qu’il s’interrogeait sur le fait de savoir si ce n’était pas la dernière fois qu’il achetait des modèles neufs – compte tenu de l’inflation des prix – pour s’orienter dorénavant vers de l’achat d’occasion. Je pense que ce message n’est pas seulement anecdotique. Certes, les remarques sur le coût de notre loisir sont une vieille antienne mais je pense que nous arrivons au terme du modèle des fabrications en injection plastique qui a prévalu depuis le milieu du 20ème siècle, pour plusieurs raisons que je développerai dans un article à paraitre dans quelques mois.

      Profitez bien de vos temps de modélisme !

      Salutations cordiales

  2. Nicolas

    Bonjour Frédéric
    Vous remerciant de votre commentaire et de cette réflexion sur le « Seconde Main » qui touche tous les domaines de consommation qui serait inutile d’énumérer tant cette pratique est présente et grandissante au sein de l’evolution de notre consommation. Maintenant au-delàs dé l’occasion, sur les derniers salons que j’ai visités comme ceux de Laval et de Pontivy, la place de l’imprimante 3D est telle qu’elle offre une créativité sans limite pour fabriquer toutes sortes de bâtiments, véhicules et locomotives. Hâte de lire votre prochain article sur ce thème.

    1. Rédacteur du Blog

      Bonjour Nicolas,

      Merci de votre nouvelle visite et de ce nouveau commentaire.

      Je prends du temps pour le rédiger. Il faut toujours être prudent et modeste quand on élabore ce genre d’hypothèses prospectives. Mais effectivement, il suffit de voir les progrès de l’impression 3D, de la découpe laser et même des machines CNC, associés à une décroissance forte des prix, pour penser que nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution technologique, qui modifiera en profondeur la pratique de notre loisir. J’y vois là en ce qui me concerne une formidable opportunité.

      À bientôt

      Salutations cordiales

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