Pour varier un peu, je vous propose une amélioration à partir d’un accessoire du commerce. Vous avez probablement remarqué mon intérêt pour les environnements urbains et il s’agira dans cet article d’améliorer un incontournable de nos villes : les lampadaires ou réverbères. Je vais vous présenter plusieurs options d’améliorations et vous pourrez ainsi choisir jusqu’à quel niveau de réalisme vous souhaitez aller. Pas de difficultés particulières de réalisation et le matériel requis est basique. Seule la proposition de réaliser une tête de lampadaire en résine cristal demande un peu plus d’investissement mais c’est une option qui n’est pas obligatoire.
Niveau de difficulté : débutant
Matériel nécessaire : lampadaire du commerce, profilés en styrène, peintures à maquette, colle à maquette, colle cyanoacrylate
Matériel optionnel : silicone bi-composant, résine cristal, led CMS pré-cablée
Outillage nécessaire : massicot (recommandé), cutter, drille à main, pinceaux, papier de verre
Voilà le modèle avec lequel je vous propose de travailler (de nombreux autres modèles existent). C’est un modèle très courant produit en Extrême-Orient (c’est difficile de totalement échapper à cette source d’approvisionnement). Dans mon cas, Il était livré avec une petite Led et une résistance. Je l’ai choisi pour son prix mais aussi, et surtout, pour son potentiel de modification. En effet, en l’état, il laisse apparaitre quelques défauts majeurs que l’on peut toutefois améliorer à peu de frais.
Une première mise en situation confirme les défauts : hauteur trop importante, tête de lampadaire surdimensionnée. Il s’agit de défauts à corriger en priorité.
La hauteur est réglable à loisir. Le socle coulisse sur le poteau. De ce point de vue, cet accessoire est bien conçu.
Mais le socle est très sommaire et le haut du lampadaire, confronté à des photos réelles, prouve s’il en était besoin la nécessité de procéder à quelques interventions.
Deux exemples assez différents – parmi de nombreux autres – de réverbères réels en situation.
Outre les têtes de réverbère beaucoup plus fines, on remarque que les fontes sont beaucoup plus ouvragées.
Ces photos sont tirés de cet ouvrage ci-contre, qui rassemble les clichés que Charles Marville a pris au cours des transformations de Paris durant le second empire. Le baron Haussmann avait chargé ce photographe de conserver sur la pellicule le Paris médiéval en train de disparaître et le Paris haussmannien en train de naitre. C’est une source d’informations inépuisable que je vais souvent consulter. Il est essentiellement composé de photos et fourmille d’idées bonnes à prendre. Et quand on constate ce qu’était le Paris quasi médiéval avant les travaux , on devient moins critique quant à la destruction de ces quartiers impraticables et insalubres.
Première étape : améliorer le corps en fonte
Comme expliqué ici, avant de débiter vos sections à la bonne longueur, vous devrez les limer pour leur donner un chanfrein élégant d’un côté et les percer avec des forets de diamètre de plus en plus gros, de façon à ne pas abimer le styrène.
Une fois ces deux opérations effectuées, il ne vous restera plus qu’à les couper à la longueur que vous aurez choisie. Un massicot vous sera d’une grande aide.
Pour rappel, ces profilés sont fournis avec une grande variété de profil et de taille et il est impossible de ne pas trouver celui qui convient.
Différentes sections débitées en différentes longueurs.
Les mêmes préparations avec les profilés en tube..
Les profilés que nous avons préparés vous nous permettre d’améliorer l’allure générale du réverbère. Ces améliorations ne tendront pas à la perfection (difficile par exemple d’affiner le poteau) mais elle vont permettre d’enrichir sa structure. Je vous montre les choix que j’ai faits, libre à vous bien entendu de construire les réverbères qui vous plairont.
L’original et le modifié ensemble. Cette amélioration est simple à réaliser et apporte un bénéfice esthétique certain. Outre la couche de peinture, vous devrez adapter la hauteur du réverbère à votre décor. Il reste un problème de taille : la tête du réverbère bien trop grosse
Voilà ce que j’ai réalisé avec quelques morceaux de profilés. Cela améliore et détaille bien le corps en fonte. Bien sûr, il faudra passer une couche de peinture pour uniformiser tout cela. Le choix est vaste : noir, vert foncé, gris anthracite, etc.
Vous pouvez tout à fait décider d’en rester là pour les modifications et installer vos réverbères une fois la couche de peinture de votre choix passée. Les étapes suivantes permettent d’affiner et d’améliorer encore le réalisme mais il faut aussi compter avec le temps requis pour accomplir ces modifications nécessaires. À vous de juger !
Deuxième étape : affiner la tête du réverbère
Et voilà ce que l’on découvre : la led à l’intérieur de la tête d’éclairage ce qui n’est guère surprenant. Sur certains modèles, j’ai eu un peu de mal à décoller le chapeau qui était noyé d’adhésif !
Cette étape demande des opérations avasives et notamment, requiert de découper les 6 tiges qui enserrent la partie blanche. Le plastique se coupe néanmoins sans difficulté.
Voilà un test comparatif avant finalisation, en ayant gardé la led d’origine. Comme vous pouvez le constater, plus on affine et plus ce qui reste apparait grossier ! J’ai donc aussi affiné le chapeau et coupé les 6 branches qui n’étaient plus de mise. Courage, nous ne sommes plus très loin de la fin !
Pour réduire un peu le volume de la tête, il faut la poncer légèrement à plat sur du papier abrasif. Vous allez à ce stade devoir faire un choix : soit conserver la led et vous ne pourrez pas beaucoup gagner en volume, soit opter pour une led plus petite, CMS ou autre mais il s’agira d’un coût supplémentaire.
Et voilà le résultat final avec une couche de peinture verte uniforme. J’en fait un essai de peinture verte pour simuler les montants, à vrai dire peu convaincant. Je pense qu’il vaut mieux couper des morceaux de profilés fins pour faire de vrais montants. Mais il faut souligner aussi que cette tête toute blanche n’est pas particulièrement crédible…
L'option luxueuse (ou presque...)
A-t-on déjà vu quelque part une tête de réverbère blanche ? Malgré les améliorations déjà apportées, cette tête ne me convenait vraiment pas. J’ai donc décidé de tenter une amélioration supplémentaire en utilisant de la résine cristal que j’avais en ma possession. Cette option augmente les difficultés : il faut bien entendu réaliser la tête dans cette matière et utiliser une micro led CMS la plus petite possible qu’il va falloir noyer dans la résine. En tout cas, c’est ainsi que j’ai procédé ! Ces leds ne sont pas données, surtout lorsqu’elles sont fournies avec les micro fils émaillés déjà soudés mais rendent mille services du fait de leur miniaturisation extrême.
Voilà la résine que j’ai utilisée. Il en existe probablement d’autres.
Centrer du mieux possible la led CMS et noyez la cavité avec la résine dont les deux composants auront été soigneusement mélangés.
Il ne vous reste plus qu’à assembler et coller le tout à la colle cyanoacrylate. Des petits bouts de profilés ont aussi été collés pour figurer des montants plus réalistes. J’ai mis les profilés les plus fins en ma possession, probablement les plus réalistes mais particulièrement difficiles à coller !
De la version originale au plus fini et détaillé, la différence est notable ! Je vous laisse choisir l’option que vous convient le mieux. Les versions blanches font pâle figure à côté de la version cristal ! Le chapeau est un peu gros mais je m’en contenterai !
Première opérations à réaliser, confectionner en petit moule en silicone bi-composant une fois votre tête de lampadaire affinée comme je vous l’ai déjà montré ici.
Il vous faudra percer un infime trou (sans quoi vous aurez une fuite de résine) pour passer les deux fils émaillés et passer ces fils à l’aide d’une aiguille à coudre !
Il ne vous reste plus qu’à attendre un durcissement et séchage complets de la résine selon les indications préconisées et vous parviendrez à quelque chose qui devrait ressembler à ça !
Ils ont été peints à l’aide d’un porte plume, avec lequel il est plus facile d’être précis.
Si l’utilisation de la résine cristal apporte une touche indéniable de réalisme, je veux aussi indiquer deux éventuels écueils auxquels vous pourriez être confronté. Ma résine cristal s’est avéré tendre vers le jaune… Je pense qu’elle est un peu ancienne. Je pense néanmoins que la lumière de ces réverbères tendaient aussi vers le jaune. Autre écueil, à l’usage, le résine a fini par user le moule à l’issue de quelques moulages à tel point que j’ai dû en refaire un ! Les deux matériaux sont probablement incompatibles et peut-être faudrait-il passer au préalable une légère couche de lubrifiant type vaseline pour éviter l’usure prématurée du moule.
Eléments de conclusion
Je vous ai présenté plusieurs options mais il importe que vous choisissiez le niveau de réalisme que vous souhaitez atteindre. Pour cela, plusieurs points doivent être prise en considération. Plus vos réverbères seront au premier plan et plus ils devront être détaillés mais s’ils sont en deuxième rideau, vous pouvez faire plus simple. Autre point important, si vous ne prévoyez pas d’éclairer vos réalisations, inutile d’installer un dispositif d’éclairage dans votre réverbère et vous pouvez vous contenter de faire une tête en résine cristal sans micro led CMS. J’ai conscience du boulot que ces améliorations requièrent mais comme nombre d’entre elles, plus on en réalise et plus on devient productif. Et puis, rare sont les réseaux où il en faut des dizaines et des dizaines. En comptant un réverbère tous les 15 à 20 cm soit entre 13 et 17 m à l’échelle réelle, cela représente 3 à 4 réverbères à réaliser pour un module normalisé de 61 cm de longueur et 7 à 9 pour un module du double de la longueur. En quelques heures de travail, ils seront fabriqués !
La photo ne rend pas grâce à l’utilisation de la résine cristal et accentue la puissance de l’éclairage qui est en fait beaucoup plus diffus et réaliste.
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